Le Stabat Mater de Pergolèse

par l'Ensemble "Prélude"



 
 

Avec Mozart, Purcell, Pergolèse partage le privilège d'un talent éclatant et d'un retentissement quasi universel de ses oeuvres, malgré une durée de vie très brève . Pergolèse ne vécut que 26 années, et après sa mort, sa renommée s'accrut encore, comme si sa destinée tragique servait de révélateur à son génie.

Avec "la Servante Maîtresse", sorte de mini opéra-bouffe, qui fut joué et imité partout en Europe, et en France en particulier où il déclencha la "Querelle des Bouffons", - partisans de l'opéra italien contre tenants de la tradition française -, le "Stabat Mater" est la plus connue et, depuis plus de deux siècles, la plus jouée de ses oeuvres.

Achevé au couvent des Franciscains de Pozzuoli, près de Naples, peu avant sa mort (16 ou 17 mars 1736), le "Stabat Mater" est inspiré du poème latin attribué à Jacopone de Todi (fin du XIIIème siècle). Ce texte exprime les souffrances de la Vierge devant son fils crucifié, et l'appel à l'intercession de Marie pour le salut du pécheur au jour du Jugement Dernier.

C'est la même Confrérie qui, à Naples, commande à Pergolèse un Stabat Mater, en remplacement de ceui, plus ancien, de Alessandro Scarlatti, et destiné au même effectif: deux chanteurs (soprano et alto), quatuor à cordes, contrebasse et clavier .

L'écriture musicale de Pergolèse dénote les influences de ses maîtres et prédécesseurs, Alessandro Scarlatti, A. Lotti, F.Durante, et Vivaldi dont il était un admirateur enthousiaste. Mais sa marque la plus personnelle est un style lumineux, direct et expressif, élégant et clair, annonçant parfois Mozart. Sa formation, littéraire et musicale, puis son expérience, largement orientée vers le théâtre, lui permettent d'user d'une grande variéré de moyens: contrepoint en valeurs longues (duo initial), en forme de fugue (Fac ut ardeat et Amen final), air d'opéra (Cujus animam gementem, Quae moerebat et dolebat, Vidit suum dulcem Natum, Eia Mater), récitatif accompagné (Fac ut portem). Très personnels apparaissent le O quam tristis (n°3) où les deux voix homophones donnent lieu à des recherches mélodiques et harmoniques qui annoncent le Lacrymosa du Requiem de Mozart. Le Quis est homo, duo alterné, puis homophone, suit avec justesse et sensibilité le sens du texte. Le Sancta Mater, à la forme très élaborée, joue sur l'alternance de solos et de duos coupés de ritournelles. L'oeuvre se termine par l'une des plus belles pages de notre compositeur (Quando corpus morietur), dans un sentiment pré-romantique et "fataliste" qui prépare l'envol final de l'Amen..

Le texte original en 20 strophes est rassemblé en 12 morceaux par le compositeur, alternant solos et duos. Ce texte est à nouveau structuré en 3 parties, suivant la signification générale du poème:

- la "Pieta": du n°1 au n° 6 (Vidit suum dulcem Natum)

- le "Partage du sacrifice": du n°7 (Eia Mater) au n°10 (Fac ut portem)

- Prière à la Vierge pour le Salut : n°11 (Inflammatus et accensus) et 12 (Quando corpus morietur)

L'interprétation que nous proposons souligne les intentions sensibles du texte et de la musique, qui s'inspire de la dynamique baroque, tout en respectant son lyrisme.
Elle repose sur deux jeunes chanteurs solistes: Frédéric Gondelmann, contre-ténor à la voix souple et généreuse et Vanessa Bénard, soprano au timbre pur et lumineux, accompagnés par les solistes de l'ensemble "Prélude", dirigé par François Naturel.


 
1 Stabat Mater dolorosa, 
juxta crucem lacrimosa, 
dum pendebat Filius. 
1 (duo) Debout, la Mère de douleur 
était en larmes près de son Fils, 
attaché à la Croix. 
2. 
Cujus animam gementem, 
Contristatam ac dolentem, 
pertransivit gladius. 
2 (soprano) 
Dans son âme qui gémissait, 
toute brisée, endolorie, 
le glaive était enfoncé.
3. 
O quam tristis et afflicta 
fuit illa benedicta 
Mater Unigeniti 
3 (duo) 
Qu'elle était triste et affligée, 
la Mère entre toutes bénie, 
la Mère du Fils unique! 
4. 
Quae moerebat et dolebat, 
Pia Mater, dum videbat 
nati poenas inclyti 
4 (contre-ténor) 
Quelle douleur, quelle souffrance, 
alors qu'elle voyait les tourments 
infligés à son Fils! 
5. 
Quis est homo qui non fleret 
Christi Matrem si videret
in tanto supplicio? 
Quis non posset contristari
Piam Matrem contemplari 
dolentem cum Filio? 
Pro peccatis Suae gentis 
vidit Jesum in tormentis 
et flagellis subditum.
5 (duo) 
Quel est celui qui sans pleurer 
pourrait voir la Mère du Christ 
dans un pareil supplice? 
Qui ne pourrait sans souffrir comme elle 
contempler la tendre Mère 
dolente devant son Fils? 
Pour les péchés de tout son peuple, 
elle le vit dans ses tourments, 
subissant les coups de fouet. 
6. 
Vidit suum dulcem natum 
Morientem desolatum, 
Dum emisit spiritum 
6 (soprano) 
Elle vit son enfant très cher 
mourir dans la désolation 
alors qu'il rendait l'esprit. 
7. 
Eia Mater, fons amoris, 
Me sentire vim doloris 
Fac ut tecum lugeam. 
7 (contre-ténor) 
Daigne, ô Mère, source d'amour, 
me faire éprouver tes souffrances 
afin que je pleure avec toi. 
8. 
Fac ut ardeat cor meum 
in amando Christum Deum, 
ut sibi complaceam. 
8 (duo) 
Fais qu'en mon coeur brûle un grand feu 
dans l'amour Christ - Dieu 
et fais qu'il me reçoive. 
9. 
Sancta Mater, istud agas, 
crucifixi fige plagas 
cordi meo valide 
Tui Nati vulnerati 
tam dignati pro me pati 
poenas mecum divide 
Fac me vere tecum flere 
crucifixo condolere 
donec ego vixero. 
Juxta crucem tecum stare 
Te libenter sociare 
In planctu desidero. 
Virgo virginum praeclara, 
Mihi iam non sis amara, 
Fac me tecum plangere.
9 (duo) 
Ô sainte Mère, daigne donc 
graver les plaies du Crucifié 
profondément dans mon coeur. 
Ton enfant n'était que blessures, 
lui qui daigna souffrir pour moi; 
fais-moi partager ses peines. 
Fais que je pleure avec toi de tout mon coeur, 
qu'avec le Christ en croix je souffre, 
chacun des jours de ma vie! 
Etre avec toi près de la croix 
et ne faire qu'un avec toi, 
c'est le voeu de ma douleur. 
Vierge bénie entre les vierges, 
pour moi, ne sois pas trop sévère 
et fais que je souffre avec toi. 
10. 

Fac ut portem Christi mortem, 
passionis fac consortem, 
et plagas recollere. 
Fac me plagis vulnerari 
cruce hac inebriari 
ob amorem Filii. 

10 (contre-ténor) 

Que je porte la mort du Christ, 
qu'à sa passion je sois uni, 
que je médite sur ses plaies! 
Que de ses plaies je sois blessé, 
Que je m'enivre de la Croix 
pour l'amour de ton Enfant! 

11. 
Inflammatus et accensus 
per te, Virgo, sim defensus 
in die judicii. 
Fac me cruce custodiri 
Morte Christi praemuniri 
Confoveri gratia 
11 (duo) 
Pour ne pas brûler dans les flammes, 
Vierge Marie, prends ma défense 
au grand jour du jugement. 
Fais que je sois protégé par la Croix, 
que je sois fortifié par la mort du Christ, 
que je sois ranimé par sa grâce. 
12. 
Quando corpus morietur, 
Fac ut animae donetur 
Paradisi gloria. 
Amen. 
12 (duo) 
Au moment où mon corps mourra, 
fais qu'à mon âme soit donnée 
la gloire du Paradis. 
Amen. 

 
 
 

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Cantate "non sa che sia dolore"

Commentaire



 
 

 

 Probablement composée à Leipzig, cette cantate, que nous connaissons sous la forme de deux copies manuscrites, daterait de 1729. C'est en effet à cette date que Johann Matthias Gesner quittait Leipzig pour Ansbach afin de rejoindre le poste de recteur du lycée local. Pour son départ, on organisa une fête pour laquelle Bach composa cette cantate. Voulant 'honorer son ami d'un cadeau tout à fait personnel, Bach créa lui-même la musique et le texte.

Précédée d'une ouverture (sinfonia) confiée à l'orchestre (flûte, cordes et basse continue) la cantate est constituée de deux arias "da capo" assez développées, séparées par des récitatifs.

L'ouverture, volubile et dynamique, place d'emblée à la flûte en position de soliste (on pense à la suite en si mineur).

Après le premier récitatif d'introduction, le premier air (Parti pur...) donne la tonalité générale de l'évènement: lors du départ d'un être cher, vivre avec lui l'attente et l'espoir, parfois mêlé d'inquiétude. Le babil incessant de la flûte qui environne ou qui répond aux vocalises aériennes de la voix, semble traduire bonheur intime et confiance dans le futur, en même temps qu' une pointe de nostalgie. Ce sentiment est assuré en outre par le choix d'une tonalité mineure, ainsi que par l'allure générale de la mélodie (mélismes descendants, retours sur les mêmes notes). Ce flux musical régulier et doux se présente comme une rêverie, une sorte d'esquisse poétique sur le thème du départ.

Après le deuxième récitatif, tout en louanges, le second air (Ricetti gramezza e pavento) s'établit au ton relatif majeur, sur un solide rythme à trois temps: il vante les qualités morales et le courage du héros du jour, inaccessible à la peine et à la peur. La cantate se termine par cette belle image du timonier, debout à la proue de son navire, et qui "chante en face de la mer".
 
 
 
 

 
1. Sinfonia 1. Symphonie
2. Recitativo

Non sa che sia dolore

chi dall'amico parte e non more.

Il fanciullin', che plora e geme

ed allor che più ei teme,

vien la madre a consolar

Va dunque a cenni del Cielo

ad empior di Minerva il zelo

2. Récitatif

Il ne sait pas ce qu'est le chagrin,

Celui qui quitte son ami et ne meurt.

Le petit garçon qui pleure et gémit,

Et juste comme il a le plus peur,

Arrive sa mère et le console.

Va-t-en donc aux signes du ciel,

Va satisfaire au zèle de Minerve.

3. Aria

Parti pur, e con dolore

lasci a noi dolente il cuore

La patria godera

a dover la servirai;

varchi or di sponda in sponda,

propizj vedi il vento e l'onda.

3. Air

Pars sans hésiter avec ton chagrin,

Laisse-nous les coeurs douloureux!

Tu te réjouiras de revoir ta patrie,

De la servir comme il se doit.

Tu vogues maintenant de rive en rive,

Tu vois les vents et les flots propices.

4. Recitativo

Tuo saver al tempo e l'età contrasta,

virtù e valor sol a vincer basta;

ma chi gran ti fara più che non fusti

Ansbaca piena di tanti Augusti.

4. Récitatif

Ton savoir contraste avec celui de l'époque et avec ton âge,

La vertu et la valeur seules suffisent à triompher.

Mais qui te fera plus grand que tu ne le fus jamais?

Ansbach, qui compte tant de personnages augustes.

5. Aria

Ricetti gramezza e pavento,

qual nochier placato il vento.

più non teme osi scolora,

ma contento in su la prora

va cantando in faccia al mar.
5. Air

Tu repousses la peine et la peur, 

Comme le timonier quand le vent est tombé,

Ne craint plus ni ne blêmit,

Mais, content à la proue,

Chante en face de la mer.

 
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Mozart, tu t'embrouilles!

 
 
 
 
Divertissement humoristique et tout public,

librement adapté d'opéras de Mozart par Rachel Brichler,

mis en scène par Jean-Pol Lacombe
 
 

Une occasion unique d'approcher l'art lyrique. En effet, on y retrouve les grands airs de trois opéras de Mozart dans toute leur exigence artistique autour d'une trame dramatique décalée et drôle, qui voit, par exemple, la comtesse " draguer " Don Giovanni.

Les connaisseurs de Mozart auront sans doute à coeur de retrouver à quel opéra appartient tel ou tel air. Pour les néophytes, jeunes ou non, c'est l'occasion d'aborder l'opéra sous un aspect familier et amusant.

Mozart montre autant d'élégance que d'humour dans ses opéras. L'adaptation théâtrale avec ses clins doeil en forme d'irruption ponctuelles d'airs modernes (rien n'a changé depuis Mozart) s'est appuyée sur lui. La mise en scène a voulu autant exprimer visuellement le lyrique (en italien) que la force comique de l'adaptation.

Ce spectacle s'adresse à un public très large, familial, et devrait enchanter aussi bien les plus jeunes que les assidus de la musique lyrique. Il est nettement plus court
(environ 2 heures) qu'un opéra de Mozart.
 


 
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Le Stabat Mater de Boccherini

par l'Ensemble "Prélude"


Luigi BOCCHERINI (Lucques 1743 - Madrid 1805)
Etudie la musique avec son père puis à Rome.
Après quelques séjours à Vienne, il se fait connaître en Europe comme virtuose du violoncelle, dès l'âge de 14 ans.
A Paris (1767), il est joué au Concert Spirituel, mais il n'est pas invité à Versailles. C'est là que sont éditées ses premières oeuvres.
Remarqué par l'ambassadeur d'Espagne, il se rend à Madrid (1770). Il passera le reste de sa vie en Espagne, protégé par l'infant Don Luis, frère du roi Charles III, puis par Lucien Bonaparte.
Compositeur de musique instrumentale, Boccherini joua un rôle important dans le développement de la musique de chambre: avec Joseph Haydn, il a souvent été considéré comme "le père de la musique de chambre".
Il était doué d'un tempérament lyrique et mélancolique, sincèrement croyant et enclin à la méditation. Son écriture claire et un intérêt marqué pour la musique espagnole se conjuguent en un style jugé "bizarre" par ses contemporains.

Le texte du STABAT MATER est l'oeuvre du moine Franciscain Jacopone da Todi (XIIIème siècle). Boccherini n'est pas le premier, ni le dernier à s'en inspirer. Songeons avant lui, à l'oeuvre très célèbre de Pergolèse, par exemple (1736). Boccherini s'en souvient, d'ailleurs dans le Quando corpus morietur, avec le martèlement régulier et "fatal" du violoncelle, qui accompagne les autres cordes résonnant dans le grave. Auparavant, Pergolèse lui-même, chargé de donner une version plus "moderne" du Stabat Mater, n'hésitait pas à s'inspirer, de son génial prédécesseur, Alessandro Scarlatti.
La version que nous entendons ce soir date de 1801. Dédiée à Lucien Bonaparte, c'est la reprise de la version originale de 1781, mais cette fois réécrite pour trois solistes (2 sopranos et ténor), au lieu d'un soprano seul.
On peut distinguer deux grands moments dans cette oeuvre aux dimensions imposantes:
La première partie (n° 1 à 5 inclus) véritable évocation musicale de la "Pietà", habituellement confiée aux arts visuels. Elle nous présente principalement la souffrance de la Mère de Jésus au pied de la Croix ("Mater Dolorosa", ou Vierge aux Douleurs").
La Seconde partie (n°6 à 11) sous forme d'invocation , exprime le désir profond du Suppliant de partager la douleur de Marie et de Jésus, puis d'obtenir le Salut grâce à l'intercession  de la Vierge.

Boccherini a conçu ce Stabat Mater dans l'esprit de sa musique de chambre: chaque instrument garde son autonomie, et les cordes graves (ex. le violoncelle dans l'Eja Mater) portent la mélodie aussi bien que les violons. Les effets d'écriture et d'ornementation sont constamment variés, les couleurs obtenues, qui varient en fonction des intentions expressives, sont celles d'un compositeur bénéficiant d'une grande connaissance des ressources des cordes. Les voix et les cordes sont placées sur le même plan, dans une polyphonie qui laisse toute sa place à une riche invention mélodique. Les ornements et cadences de virtuosité vocale, jamais gratuits, sont toujours destinées à intensifier l'expression du sentiment inspiré par le texte (ex. la vocalise sur "piangere", n°8).
Cette oeuvre religieuse, contemporaine de Haydn et de Mozart, se situe dans une tradition d'écriture baroque, mais d'un lyrisme déjà préromantisme: beauté, ample et simplicité de la mélodie, caractère intime mais intense d'une vision très personnelle qui s'ouvre par une "déploration" et se termine dans l'enthousiasme, parmi les volées de cloches qui accompagnent la libération de l'âme et son envol vers le Paradis.


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Le "Stabat Mater", la plus connue et, depuis plus de deux siècles, la plus jouée des œuvres de Pergolèse, fut achevé au couvent des Franciscains de Pozzuoli, près de Naples, peu avant sa mort à l'âge de 26 ans (16 ou 17 mars 1736). Il est est inspiré du poème latin attribué à Jacopone de Todi (fin du XIIIème siècle). Ce texte exprime les souffrances de la Vierge devant son fils crucifié, et l'appel à l'intercession de Marie pour le salut du pécheur au jour du Jugement Dernier. La première moitié de l'œuvre de Pergolèse (n°1 à 6), "Piétà" musicale, est une sorte d'appel à la compassion de chacun devant le spectacle insoutenable de la Mère pleurant son fils sacrifié. La seconde partie (n°7 à 12), écrite à la première personne, témoigne du désir de chacun de partager cette souffrance, avant la prière finale à la Vierge.
Dans un style lumineux, direct et expressif, élégant et clair, annonçant parfois Mozart, le compositeur suit avec justesse et sensibilité le sens du texte. Après le défilé contrasté des onze premières pièces, où les idées musicales nourrissent une écriture très variée - sorte de récitatifs ou d'airs d'opéra, contrepoint et fugue de style sévère, duos alternés ou simultanés -, l'oeuvre se termine par l'une des plus belles pages de notre compositeur (Quando corpus morietur), dans un sentiment pré-romantique et "fataliste" qui prépare l'envol final de l'Amen.

La célèbre Cantate 106 date des débuts de Jean-Sébastien Bach à Mülhausen. comme nouvel organiste. Elle est titrée: "Gottes Zeit ist die allerbeste Zeit" (le temps de Dieu est le meilleur des temps).
C'est une méditation sur la mort, présentée d'abord comme inéluctable et terrifiante puis, progressivement au cours de l'œuvre, comme un sommeil, prélude à la vie éternelle.
Dès le chœur qui célèbre "l'ancienne alliance" ("homme, tu dois mourir"…), apparaît déjà l'espoir annoncé par la voix de soprano "ja, ja, komm, Herr Jesù, komm…".
Le contre-ténor et la basse confirment cette espérance tout au long d'un dialogue apaisé et confiant (In deine Hände").
Plutôt que tragique à proprement parler, l'œuvre se poursuit dans un sentiment de grandeur, mais aussi de simplicité presque intime, avant de conclure dans l'enthousiasme d'une foi renouvelée..

"Le Magnificat à 3 sur la même basse", de Marc-Antoine Charpentier:
est entièrement construit sur une basse de quatre mesures qui se répéte exactement quatre-vingt-neuf fois. Ce procédé, dit "de basse obligée" vient directement d'Italie et Charpentier montre ici son habileté à le pratiquer. La perfection de ce type décriture est en effet atteinte comme dans ce Magnificat lorsqu'on parvient à oublier l'inlassable répétition de la basse par l'inventivité déployée dans les parties mélodiques. Les trois voix et l'accompagnement des deux dessus instrumentaux alternent zones de tension et de détente qui maintiennent l'écoute toujours en éveil."
Essentiellement compositeur de musique vocale sacrée, Marc-Antoine Charpentier (1636-1704) a beaucoup appris de ses maîtres italiens, mais française est sa musique: toute traversée par le pathétique et la sensualité dont le Baroque débordait, et que le "goût français" s'efforçait de refouler.
(d'après Catherine Cessac)

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Dans un style lumineux, direct et expressif, élégant et clair, annonçant parfois Mozart, le compositeur suit avec justesse et sensibilité le sens du texte. Après le défilé contrasté des onze premières pièces, où les idées musicales nourrissent une écriture très variée - sorte de récitatifs ou d'airs d'opéra, contrepoint et fugue de style sévère, duos alternés ou simultanés -, l'oeuvre se termine par l'une des plus belles pages de notre compositeur (Quando corpus morietur), dans un sentiment pré-romantique et "fataliste" qui prépare l'envol final de l'Amen.

"Le Magnificat à 3 sur la même basse", de Marc-Antoine Charpentier:
est entièrement construit sur une basse de quatre mesures qui se répéte exactement quatre-vingt-neuf fois. Ce procédé, dit "de basse obligée" vient directement d'Italie et Charpentier montre ici son habileté à le pratiquer. La perfection de ce type décriture est en effet atteinte comme dans ce Magnificat lorsqu'on parvient à oublier l'inlassable répétition de la basse par l'inventivité déployée dans les parties mélodiques. Les trois voix et l'accompagnement des deux dessus instrumentaux alternent zones de tension et de détente qui maintiennent l'écoute toujours en éveil."
Essentiellement compositeur de musique vocale sacrée, Marc-Antoine Charpentier (1636-1704) a beaucoup appris de ses maîtres italiens, mais française est sa musique: toute traversée par le pathétique et la sensualité dont le Baroque débordait, et que le "goût français" s'efforçait de refouler.
(d'après Catherine Cessac)

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